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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/15

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ENTRE DEUX CARESSES

Il vint ensuite à Madame Jeanne Mexme, amie de Fanny Bloch :

— Il a une bien jolie femme, ce Mexme, hein ?

Séphardi se taisait, Boutrol reprit :

— J’y reviens ; vous avez eu tort de ne pas vouloir que nous nous entendions d’abord, vous et moi. Avec mon frère je vous aurais obtenu une organisation des voies ferrées desservant les puits. On aurait placé, sous des prétextes techniques, les gîtes de Mexme en dehors du système ferroviaire autorisé. Il aurait été obligé de nous céder ses parts.

Séphardi répondit doucement :

— Vous faites fausse route, Boutrol. Mexme participe à l’affaire totale, comme moi. Nous n’aurions, avec votre combinaison subtile, abouti qu’à rendre notre exploitation plus onéreuse. Il n’y aura qu’un bilan et une société. Au surplus je suis certain que Mexme ne veut que faire de l’émission et créer un marché aux titres. J’estime qu’il aura gagné cent millions dans trois ans, quand il jettera son paquet de parts sur le marché.

Mais Boutrol se cramponna.

— Qu’est-ce que ça fait ? Nous sommes, vous et moi, plus forts que lui. Il est enfoncé là-dedans jusqu’au cou. Notre devoir était de l’inférioriser assez, précisément, pour qu’il liquide ses parts de fondateur au plus vite, et sans attendre que l’affaire vaille un demi-milliard de plus.

Séphardi dut sourire. Il dit avec une nuance de moquerie :