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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/187

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ENTRE DEUX CARESSES

tant qu’il sera absent. Comment faire ? Bah. Le but seul importe ici-bas. Quel est donc ce roi qui disait : « C’est légal, puisque je le veux » ?

Jeanne a dit : « Ce sera juste et beau parce que… »

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Six jours après Jeanne Mexme était la maîtresse adorée du célèbre et omnipotent Séphardi.

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Les deux évadés ont marché longtemps. Voici cinq jours qu’ils cherchent Maroni. Ils ont dû le suivre selon une ligne parallèle et sans doute se rapprochent trop de Saint-Laurent.

Les provisions sont épuisées. Mais Mexme le prévoyant avait appris à reconnaître les fruits alimentaires. Nul découragement ne le vaincra.

Il est « libre »… Sa progression ardente dans la sylve monstrueuse ne détruira point en cet homme énergique la foi et la volonté. Aussi du matin au soir, les muscles prêts, l’esprit lucide, il calcule et complète en sa pensée les lendemains de son évasion.

Son compagnon n’est plus qu’une loque. Non point que la fatigue seule agisse sur lui. Mais il est de la race récriminatrice qui se consume en vains regrets et en désirs de prouver que tout se serait mieux passé si l’on avait suivi ses conseils… Il bavarde sans répit, il reproche, il s’épuise en vaines paroles.

Depuis que les deux hommes vivent de fruits, il hésite aussi toujours entre la répugnance et