tils parfums féminins, créait autour des deux femmes un arôme irritant et sexuel.
— Tu étais au « Page Bulgare » hier ? demanda Fanny Bloch à Jeanne Mexme.
— Non, ma foi !…
Jeanne sourit à un petit bossu passant près d’elle, qui lui jetait un regard concupiscent et féroce.
— Non, ma foi !… Je n’aime pas ce théâtre exotique.
— Exotique, Jeanne, c’est polonais…
— Je n’aime pas le théâtre finnois, ni le hongrois, ni le roumain, ni le croate, ni l’islandais, ni le polonais.
— Ah, ma chère, toi qui poses à tous les Internationalismes, comment peux-tu dire cela ?
— Mais, Fanny, je le dis comme je le crois. Parce que je tiens les autres peuples pour égaux au mien, parce que je n’éprouve nul orgueil de race, est-ce que cela m’oblige à comprendre ce qui m’est étranger ?
— Mais alors, puisque tu comprends le reste…
— Il n’y a pas de reste, Fanny. Je suis de mon pays. Les autres le valent bien. Mais serais-je obligée, parce que je ne méprise point le turc, le crétois ou le malgache, de soumettre mon estomac à la cuisine turque, ou crétoise ou malgache ? Enfin, dis-moi si c’était bien ce « Page Bulgare » ?
— Oh ! Assez excitant. Il y avait là un adolescent aimé par son prince et qui l’épouse.
— Devant le Pope ?