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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/236

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ENTRE DEUX CARESSES

Il eut un frisson.

— Mon cher ami, la vie est plus compliquée que les livres ne le disent. Je vais vous confier une chose, la dernière que vous saurez. Je porte sur moi en ce moment la photographie d’un traité secret dont la seule révélation coûterait cinq ou six millions de vies d’hommes. Avec cela j’ai la formule d’un explosif inconnu, les plans d’un canon qui tire à quatre cents kilomètres et le dossier des hommes politiques de deux pays qui sont subventionnés par des puissances étrangères…

— Cela vaut des millions, dit-il avec douceur.

— Non. Cela vaut mon caprice de femme et mes haines personnelles.

» Nous sommes arrivés. Je vais vous quitter.

Le train s’était arrêté de nouveau et il avait été refoulé sur une voix de garage.

La femme avait ménagé, depuis la veille, une sorte de créneau dans les billettes de bois et par un trou de la bâche elle regardait au dehors. Il faisait nuit.

— Écoutez, mon cher, mes renseignements. Vous aurez à les utiliser.

À droite, c’est la rivière, le pont est au nord. À gauche, deux autres trains de marchandises. À cent mètres devant un passage à niveau et derrière une palissade.

Elle écouta.

Il sembla à Mexme entendre un ronflement d’auto et que la mystérieuse inconnue avait un léger tremblement de souci ou de plai-