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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/37

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ENTRE DEUX CARESSES

Séphardi éclata de rire.

— Vraiment ! Il n’y a qu’un cheveu, c’est que mes renseignements m’ont affirmé que Boutrol aîné avait déjà reçu cent mille du groupe Kaulbach pour nous jeter des bâtons dans les roues. Le Shell a envoyé à Paris son diplomate, le Général Cornwith qui s’est présenté hier au ministère. Les Pétroles roumains ont des prospecteurs dans la Narbonnaise. J’ai dû les faire expulser avant-hier. Le syndicat Bakou s’est arrangé avec Tourcoup, l’ancien président du conseil, qui est un avocat de première force et centralise déjà toutes les instances judiciaires qui vont pleuvoir sur nous. Enfin les brigands de la Standard Oil ont essayé d’avoir le ministre de la Justice. Ils tombaient mal. Il est destiné à siéger au Conseil.

« Vous pouvez le croire : les efforts pour nous casser les reins ne vont pas manquer encore. J’ai même ouï parler d’un agitateur arrivé à Paris, voici une quinzaine, et que je soupçonne de vouloir fomenter les grèves là-bas, pour nous tenir le bec dans l’eau tant qu’on pourra. C’est un ingénieur de la Mexican Eagle. Voyez si je suis renseigné.

Il ajouta :

— Et chez Pearson on étudie en ce moment de nous interdire la création d’un port d’embarquement pour les citernes. Ah ! ils le défendent, leur monopole !

Il réfléchit un instant :

— Il est vrai que nous allons régner sur tout