potentiel, ce désir intégrerait la vie, et au degré supérieur serait devenu ce que nous nommons amour, au degré suprême : la pensée…
— Gréalli, reprit Leviston, vous errez, sans l’avoir voulu, dans le jardin sauvage, redouté et aussi méprisé, de l’ésotérisme. Le satan des grimoires, en même temps qu’il enchaîne les couples en leur imposant cette attirance qu’est l’amour même, puisque la sexualité est maudite et mortelle…
— Diable ! dit Jeanne Mexme.
— Hé oui ! Ce Satan porte, tatoué sur le bras droit, le mot « Coagula » et sur le gauche : « Solve »… Ce sont les maîtres mots, de tout ce qui existe. Unis et dissous, conglomère et dissémine, lie et dissocie, crée et tue…
— Curieux ! dit Georges Mexme. Alors le désir leur semblait déjà le principe de la vie et de la mort.
— Comme de fait, sourit Leviston. Un corps meurt, mais tous ses constituants vont aussitôt former d’autres combinaisons. C’est ce second désir-là, vainqueur du désir de persister dans l’être vivant, qui est la mort. L’amour n’apparaît plus en cette idée, qu’une sorte d’entité de l’écoulement des choses… le principe de toutes transmutations…
— En somme, dit Jeanne Mexme, le désir suffit pour tout expliquer. C’est trop…
Leviston continua :