— Supposez un mari malade et dont la femme soit ardente. Eh bien son adultère sera une marque d’affection.
— De cupidité, si elle jouit des biens du mari, plutôt…
— Ne peut-on pas aimer l’argent et aimer son mari à la fois ?
— Si, évidemment !
— D’ailleurs ne saurait-on concevoir une femme aimant un époux avec sincérité, et sensible tout de même au désir envers d’autres hommes ?
— Je pense que tu ne parles pas pour toi, dit Georges Mexme en riant.
— Toute thèse est d’ensemble, rétorqua-t-elle. L’amour dans le mariage est un compost. D’ailleurs les intérêts matériels y ont le pas sur les sentiments. Un mari qui ruine sa femme est beaucoup plus coupable que la femme qui trompe son mari.
— Cela c’est une théorie neuve, dit Blanc-Simplaud avec satisfaction. Et mon humeur parlementaire se réjouit de l’idée qu’on puisse un jour la plaider…
— Et perdre…
— Bien entendu. Mais là comme à la guerre, les résultats comptent peu et un général vaincu passe pour aussi héroïque que celui qui le battit.
Fanny Bloch ajouta :
— D’autant qu’ils se sont tous deux tenus loin des balles…
— Comme l’avocat, ma chère. Il plaide, mais,