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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/99

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ENTRE DEUX CARESSES

tenait pour le plus étonnant homme de Bourse de notre époque. Mais Mexme, en cela comme en amour, avait trop d’orgueil.

Jeanne savait interpréter les silences et les réticences. Elle devina que son mari traversait une crise. Elle avait heureusement fini par donner sa confiance à Séphardi parce qu’il lui paraissait impossible que les intérêts indissolublement liés des deux créateurs des Pétroles Narbonnais fussent désormais séparés. Et puis, il lui était si dévoué… Donc Séphardi, en cas de danger, protégerait Mexme pour se garantir lui aussi, c’était un espoir…

D’ailleurs Séphardi avait dit un jour à Jeanne, qui le questionnait et avouait les silences absurdes de son mari :

— Ma chère amie, je ne puis vous donner qu’une réponse, mais je la crois capable de calmer vos inquiétudes : Vous ne serez jamais pauvre… Il avait songé : « Moi vivant », et ne l’avait pas dit. Elle avait néanmoins deviné. La promesse était certes équivoque, mais elle constituait aussi de ces engagements que les Séphardi tiennent et qui sont pour eux plus impératifs que les signatures données.

Enfin, lassée de voir son mari tergiverser et bouder à toutes les questions qu’elle lui posait avec douceur ; évitant toutefois cette irritation qui aurait fini par mener à une vraie querelle, elle prit un parti et dit :