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LA CULOTTE EN JERSEY DE SOIE

le pétrole… et autre chose, que je respirais depuis une demi-heure, dans la terreur — je m’en apercevais seulement — de la mort…

Car, l’allègement que je ressentis me fit comprendre où j’en étais deux secondes plus tôt… Où j’en étais… au bord du grand gouffre… Mais soudain la clarté décrut. Je me tournai…

L’ignoble cocher de Tallurac était là. Il s’était relevé. Il se pencha vers moi et je vis qu’il avait repris son couteau.

Je n’eus pas un geste perdu. D’une foulée je m’élançai dans l’allée et me mis à fuir…

Le jardin était vaste et j’avais de l’avance. Je pensais pouvoir me cacher et échapper à l’homme. Tout de même, il avait la vie dure…

J’allais, silencieuse, en dehors de la partie éclairée par le cabinet de Tallurac, cherchant d’un regard le lieu où je serai en sûreté…

Mon pas rapide et presque muet me mena inconsciemment, sans doute, à l’angle où le jour précédent j’avais vu des trous dans le mur, constituant une façon d’échelle pour des gens très agiles.

Je n’entendais rien derrière moi, mais ma certitude était ferme que le cocher me poursuivait en ce moment même. Il faisait noir comme dans un trou…

Je tâtai le mur. Je sentis les solutions de continuité alternées. C’était bien l’endroit. Sans réfléchir plus, je prends au plus haut un trou ; j’y agrippe la main droite et m’enlève. Du pied je tâtonne, voici un orifice ; je m’appuie et, de la main gauche, je cherche… un peu plus haut. Ça y est. De l’autre pied je trouve encore un appui. Je remets ma droite en mouvement. Cette fois, je ne sens rien. Mais l’idée me vient : je suis peut-être plus petite que celui qui utilise cette échelle ? Cela me fait tenter un exhaussement… Je trouve