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la maîtresse de Master James Wand, et, j’ose le dire, elle ne l’aimait pas moins lorsqu’elle céda aux instances d’ailleurs promptes d’un visiteur galant. Voilà comment la chose advint : un ami de Wand venait le voir tous les après-midi pour des ordres de Bourse. Un jour, il ne trouva pas l’Américain parti voir un compatriote. Mais Zine était là. Comme elle croyait poli de converser un instant avec le visiteur, lui, sans barguigner, la prit par les hanches, l’assit sur ses genoux et comme elle paraissait vouloir protester, il lui ferma la bouche d’un baiser cuisant et ardent.

La douce Zine ignorait ce genre d’attaque à laquelle peu de vertus solides résistent efficacement et moins encore des autres. Elle laissa aller à vau-l’eau sa volonté et sa défense, et bientôt le canapé de James Wand fut témoin d’évidentes impudicités.

Il faut dire, à la décharge de Zine, qu’elle ne recommença plus avec le boursier, dont elle se méfiait désormais. Mais ce fut un médecin qui, ensuite, la maîtrisa, dans la chambre, où, tout de même, on est mieux que dans un salon.

Master James Wand se faisait ausculter toutes les semaines par un spécialiste des maladies de poitrine, car ses parents, dans la petite ville californienne où ils s’enrichissaient, convaincus que la France est un pays de tuberculeux, lui avaient fait jurer de regagner son pays au premier rhume un peu menaçant. James Wand envoyait donc régulièrement chez lui une ordonnance médicale constatant l’intégrité de ses bronches.

Or, un jour, il était parti essayer une auto lorsque vint le médicastre qui n’aurait dû apparaître que le lendemain.

Audacieux et faute de trouver sa victime habituelle, | il sut en peu de mots inquiéter Zine. Effarée des mots savants que lui jetait le diafoirus, elle voulut bien se faire ausculter et examiner. Il entendit sonner le plus gracieux cœur du monde et ne put se dispenser, en l’écoutant, de passer une main lascive sur des seins charmants.