elle avait écouté la voix de l’oiseau. Mais jamais il ne voulait chanter. Or, un soir, comme se levait dans le ciel la lune du sixième mois, déjà décroissante, Iasitera connut de nouveau le chant qui fait mourir. Depuis des heures elle était accroupie au pied de l’arbre, sous les orchidées défleuries. Le vent de la saison fraîche la faisait grelotter sous son lamba, pourtant la fièvre brûlait ses tempes et ses oreilles tintaient. Il lui sembla que les deux pointes de la lune s’abaissaient et s’agitaient doucement, comme des ailes ; l’Astre-d’Argent, pareil à un grand oiseau, descendit vers elle : Iasitera perçut le bruit d’un vol, et soudain elle entendit la chanson inoubliable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ses parents, inquiets, s’étaient mis à sa recherche avec des habitants du village. Ils la trouvèrent évanouie à l’orée de la forêt et la ramenèrent dans la case. On eut beaucoup de peine à la réchauffer ; toute la nuit elle eut la fièvre. Le lendemain un souffle rauque s’échappait de sa poitrine, et elle mourut, au moment où se couchait la dernière lune du mois Adaourou, pour avoir écouté, un soir, l’Oiseau-d’Argent-qui-chante-dans-la-forêt.