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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/225

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LA PLUIE DE L’ADMINISTRATEUR


M. l’Administrateur, chef de la province, cheminait en filanzane dans le lit desséché de la rivière Ounikely. Ses pensées étaient plutôt maussades, en cette fin d’étape pénible, dans une région désertique, sous un soleil accablant. Il visitait pour la première fois ce coin déshérité du district Antandrouy. Aucun Européen, depuis plus d’un an, n’y avait mis le pied ; de loin en loin, quelques marchands indiens apportaient des verroteries et des étoffes aux indigènes en échange de leur caoutchouc. L’administrateur avait mission de se montrer à ces populations, de s’assurer que leurs dispositions restaient pacifiques, de s’enquérir de leurs besoins, en un mot, de leur rappeler, en alliant la fermeté à la douceur, que la France leur mère continuait de s’intéresser à eux.

Il avait convoqué les principaux chefs des tribus au village de Bemadilou ; il y devait arriver ce même jour et tenir un grand kabary. Mais M. l’Administrateur ne s’illusionnait guère sur la