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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/275

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les reins cambrés, équilibrant sur leur tête des paniers de manioc, des corbeilles d’ananas, des régimes de bananes. Les hommes balançaient aux deux extrémités d’un bambou des cages en sparterie, pleines de poules, ou menaient devant eux, avec une baguette, des dindons, des oies ou des porcs. D’autres rapportaient des nattes, des angady, des ustensiles de fer blanc, d’épaisses planches de palissandre, grossièrement taillées à coups de hache par les Tanala de la forêt.

Puis les gens s’étaient espacés davantage. Le marché était fini depuis longtemps. Maintenant plus personne ne circulait sur le sentier des bourjanes. M. l’administrateur avait recommencé à s’ennuyer ; il comptait, en manière de passe-temps, les vatoulahy, les grandes pierres commémoratives, dressées jadis par les peuples du Betsileo.

Tout à coup, en haut d’un tanety, il aperçut à une certaine distance, avançant dans le même sens que lui, une petite troupe. C’étaient des hommes qui marchaient vite, avec l’allure de bourjanes ; au-dessus d’eux quelque chose de blanc se balançait : assurément un filanzane. Aussitôt s’éveilla sa curiosité. En ce pays monotone, c’est un événement, au cours d’une étape, que de rencontrer un voyageur. On se pose de multiples questions. Est-ce un vazaha ? Peut-être le chef de la province qui vient surprendre un de ses chefs de district ? Ou un