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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/300

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objets hétéroclites, qu’il accepta et mit en tas près de la porte. Les enfants s’enhardirent, vinrent tout près de lui ; il leur sourit, leur donna des bananes et des mangues. A quelques pas, les femmes serrées dans leurs lambas, dont elles tenaient un pli entre les dents, regardaient avec des yeux d’admiration le guerrier noir. Un groupe d’hommes le contemplait de loin, sans intentions hostiles. Une partie du village avait repris ses habitudes. Au milieu de l’après-midi, tout était rentré dans l’ordre ; seuls les habitants de la grande case en briques crues, n’avaient pas osé réintégrer leur demeure, choisie par le seigneur au fusil bruyant.

Celui-ci, repu et reposé, trouvait à son goût la situation de maître d’un village. Il en tira tous les avantages qu’elle comportait. Aguiché par la vue de quelques ramatous élégamment drapées, il demanda des femmes. Au bout d’un quart d’heure, on lui en amena trois, jeunes et jolies. Il en choisit une, qui, docilement, le suivit dans sa case. Les deux autres s’accroupirent sous la varangue, en attendant son bon plaisir.

La journée passa. Revint la nuit. Il barricada la porte, par habitude, et dormit avec ses femmes. Le lendemain, dès le lever du soleil, il s’assit devant sa porte et regarda ses sujets vaquer à leurs occupations. On était accoutumé à sa présence ; les enfants ne faisaient même plus attention à lui. Les trois