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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/79

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LE MÉTIS


— Voilà les chasseurs de sangliers, cria le boutou.

Villebois s’avança jusqu’à la balustrade de sa varangue. Il avait fait appeler les mpihazalambou pour détruire les sangliers qui dévastaient ses champs de manioc et ses plantations de cannes à sucre. Les chasseurs arrivaient par la grande trouée de la forêt. En avant et autour d’eux rôdaient et gambadaient une vingtaine de chiens malgaches efflanqués ; quelques-uns portaient aux flancs de hideuses blessures cicatrisées à demi, d’autres clopinaient sur trois pattes, tous avaient été, et plus d’une fois, décousus. Les trois hommes s’avançaient sur une même ligne, du pas souple et allongé des gens qui savent marcher dans la brousse. Ils avaient pour vêtement le salaka ceint autour des reins et l’akandzouboury, sorte de sac sans manches, tressé en fibres de roseaux ; ils étaient coiffés du petit chapeau tanala, sans bords, en forme de toque de juge. Celui du milieu paraissait le chef : de