Aller au contenu

Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sainte où fut jadis la Forêt-Bleue. Mais des profanations inexpiables avaient été commises par les descendants des rois. Ranavalouna, héritière de Lehidama et de Rasouerina, gardienne infidèle des traditions de la race, abandonna les rites des Anciens et se laissa séduire par les habiles discours des hommes venus d’au delà les mers, de ces Inglisy aux cheveux jaunes comme les pattes des poulets, et qui s’enveloppent les pieds avec la peau des bœufs. Elle fit annoncer à tous les peuples des six provinces qu’elle s’attacherait désormais à la religion des vazaha, elle maudit ce qu’avaient adoré ses Pères ; elle ordonna que dans tout le royaume seraient brûlés les douze Sampy avec leurs émanations et que seul serait invoqué l’Andriamanitra des étrangers.

Ratsimba se rappelait la journée funeste où l’ordre royal avait été exécuté à Ambouhidratrimou. Nouveau venu à cette époque, il travaillait depuis quelques mois à peine dans les rizières de Rainiketamanga. Tout le peuple, hommes libres et esclaves, avait été convoqué, et se pressait autour du Rouva, sous l’ombre des grands aviavy. Les envoyés de la reine, cinq officiers à cheval, arrivèrent avec une nombreuse escorte. Les soldats s’alignèrent le long du mur en pierres sèches, coupé de larges dalles, qui limite l’enceinte du Rouva. Un des officiers, 12e Honneur, se tint au milieu de l’espace vide ; les quatre