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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/98

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autres, montés sur des chevaux richement caparaçonnés, se placèrent au nord, au sud, à l’est et à l’ouest. Le 12e Honneur lut à haute voix l’ordre royal, puis des soldats apportèrent tout tremblants les Sampy sacrés, l’Émanation de Rakelimalaza, en bois taillé selon le rite, enveloppé d’une étoffe rouge tissée en une seule fois dans le jour faste, et enfermé dans un coffret en bois noir, l’idole Rabehaza, sous la forme d’un minuscule bœuf en argent, caché en douze corbeilles encloses les unes dans les autres, Ingahibé, figurine à tête d’homme, sans bras, ni jambes, entourée de soie rouge, et conservée dans une corne noire, Mandzakaranou, le Roi-de-l’Eau, fait avec des nœuds et des racines de vintanina, orné de coraux blancs et de perles jaunes, et lié par des chaînettes d’argent, et tant d’autres, transmis par les Anciens, de génération en génération.

Un grand feu de branches sèches fut allumé, et les dieux saints, vénérés par les Ntôlou, tous les dieux qui avaient écarté de la race les maladies, la grêle, le tonnerre et la famine, les Sampy qui avaient protégé les soldats contre les balles, les femmes enceintes contre les mauvais sorts, les piroguiers contre la dent des caïmans, tous furent jetés dans les flammes, et s’y consumèrent en crépitant. Mais leur force sortit intacte du feu et s’en fut habiter dans d’autres bois et dans d’autres objets