Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 3, 1800.djvu/258

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près quelque idiôme grossier. Mais la base du langage commun de l’Indostan, sur-tout en ce qui avait rapport aux inflexions et au régime des verbes, différait autant de ces deux langues, que l’arabe diffère du persan et l’allemand du grec.

La conquête d’un pays n’en change point la nature du langage : mais elle y mêle ordinairement beaucoup de mots appellatifs, ainsi qu’on en a eu l’exemple toutes les fois que les vainqueurs n’ont pas conservé leur langue sans la confondre avec celle des vaincus, comme les Turcs dans la Grèce, et les Saxons en Angleterre. Cela doit donc nous faire croire que, soit qu’il dérivât du tartare, soit qu’il tirât son origine du chaldéen, le pur indien fut la langue primitive de l’Inde supérieure : le sanscrit y a été ensuite, quoique très-anciennement introduit par quelque conquérant ; car nous ne pouvons douter que la langue des Vedas[1] n’ait été en usage dans le vaste pays dont nous parlons, aussi long-temps que la religion de Brahma y a été dominante.

Le sanscrit, quelle que puisse être son antiquité, est un idiôme d’une structure admirable.

  1. Les Vedas sont les livres sacrés des Indous.