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Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 3, 1800.djvu/259

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plus parfait que le grec, plus abondant que le latin, et plus expressif que l’un et l’autre, il a pourtant, par la racine des verbes et les formes grammaticales, plus de rapport avec eux que le hazard ne semble devoir en produire. L’analogie est même si frappante, que tout philologue qui examine ces trois langues, reste convaincu qu’elles sont sorties d’une même source, qui probablement n’existe plus. Il y a aussi quelque raison de penser que, quoique mêlés avec un idiôme très-différent, le gothique et le celtique ont eu la même origine que le sanscrit : nous dirions de plus que l’ancien persan devrait être compris dans cette famille, si c’était ici le lieu de discuter ce qui a rapport aux antiquités de la Perse.

Les caractères qui servaient autrefois à écrire les idiômes de l’Inde, s’appelaient nágari d’après la ville de Nagara, où ils avaient été inventés ; et, on fesait précéder ce nom du mot déva, parce qu’on croyait que la divinité même, parlant du haut du ciel, en avait prescrit l’arrangement. Par le changement des lignes droites en lignes courbes, ces caractères ont éprouvé à peu près la même variation dans leur forme, que les lettres cufiques lorsqu’on les a transportées de l’Éthiopie dans l’Inde :