Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 3, 1800.djvu/333

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Situé entre trois hautes montagnes, il est, comme je viens de le dire, remarquable par son enfoncement, par la mauvaise qualité de l’eau et par l’insalubrité de l’air. Quand le Raja voulait punir quelqu’un de ses sujets, il l’exilait dans le Cámrùp. Les chemins qui y conduisent sont si difficiles que même les gens de pied ne peuvent y passer sans danger. Il y a, à la vérité, un sentier assez large pour un cheval ; mais il commence par traverser une épaisse forêt dans l’espace d’une demi-cosse : après cela on entre dans un défilé pierreux, rempli d’eau, et formé par deux montagnes dont le sommet se perd dans les nues.

Le général de l’armée impériale demeura quelques jours à Ghergong, pour établir le nouveau gouvernement, encourager les habitans, et rassembler tout ce qui appartenait au Raja. Il eut constamment soin de faire lire le Khotbeh, c’est-à-dire la prière contenant le nom et les titres du prince de ce siècle, du roi des rois, à d’Alemgeer, enfin, le conquérant du monde ; et les monnaies qu’on frappa furent ornées des armes impériales.

Pendant ce temps-là il tomba de fortes ondées, et le vent souffla avec impétuosité : tout semblait annoncer la saison des pluies,