Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 3, 1800.djvu/332

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nos guerriers victorieux. Les héros musulmans ont senti l’avantage de combattre pour leur religion ; le ciel a béni les armes de leur juste et pieux empereur.

Le Raja dont l’âme aveuglée par l’orgueil, croyait follement que son trône ne pouvait être renversé, était bien loin de prévoir un revers aussi funeste. Lorsqu’il se vit près de subir la punition due à ses crimes, il imita ceux de ses prédécesseurs, dont nous avons parlé ; et accompagné de quelques-uns de ses nobles, de ses officiers, de sa famille, et emportant une petite partie de ses richesses, il s’enfuit au milieu des montagnes du Cámrùp. La mauvaise qualité de l’air et de l’eau, et la situation enfoncée de ce lieu, le rendent le plus désagréable du monde, ou plutôt en font l’un des gouffres de l’enfer. Bientôt le Raja donna ordre à ses officiers et à ses soldats de traverser la Dhonec, et de s’établir dans la grande île formée par cette rivière et par la Brahmaputra, et où il y a beaucoup de forêts. Quelques autres Asamiens se retirèrent dans d’autres montagnes, et veillèrent l’occasion de commettre des hostilités.

Le Cámrùp est limitrophe du Dacschincul, et à quatre journées de marche de Ghergong