Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 3, 1800.djvu/355

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avec toute la pompe et la vénération qu’un peuple fanatique peut déployer dans une occasion aussi solemnelle. Soit que les spectateurs y fussent allés par dévotion, soit que la curiosité les y eut attirés, jamais on n’y avait vu autant de monde ; car tous les habitans qui l’avaient pu, s’y étaient rendus de toutes les parties du Thibet. Aussi le cortège fut obligé d’aller si lentement que, quoiqu’il n’y eût que vingt milles de Terpaling à Teeschou-Loumbou, on resta trois jours en marche. La première halte se fit à Tsondue ; la seconde à Summaar[1] ; et le troisième jour on entra à Teeschou-Loumbou. Cette entrée fut magnifique. Voici comment en parle un témoin oculaire.

Le chemin avait été applani et blanchi ; et on avait élevé de chaque côté de petites pyramides de cailloux, peu éloignées les unes des autres. Le Lama et sa suite passèrent entre deux rangs de prêtres, qui bordaient le chemin depuis Summaar jusqu’aux portes du palais de Teeschou-Loumbou. Quelques prêtres tenaient à la main des baguettes odoriférantes,

  1. Tsondue est à environ six milles de Terpaling, et Summaar à six milles de Tsondue.