Page:Restif de La Bretonne - Les Contemporaines, (Charpentier), tome 2, les Contemporaines du commun, 1884.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
72
LA JOLIE GAZIÈRE


(La Galanterie.)


Voilà l’outrage réparé ;
Son cœur n’est que plus altéré ;
Des plaisirs le fréquent usage
Rend son désir immodéré ;
Son regard fixe et déclaré
À tout amant tient ce langage :
Dès ce soir
Si l’espoir,
De m’avoir
Vous engage,
Venez, je reçois votre hommage.

(Le Désordre.)


Elle épuise tous les excès :
Mais au milieu de ses succès
L’époux meurt, et pour héritage
Laisse des dettes, des procès ;
Un vieux traitant demande accès ;
L’or accompagne son message :
Ce coup d’œil
Est l’écueil
Où l’orgueil
Fait naufrage ;
Un écrin consomme l’ouvrage.

(Les regrets.)


Dans ce fatal abus du temps,
Elle a consommé son printemps ;
La coquette d’un certain âge
N’a point d’amis, n’a point d’amants ;
En vain de quelques jeunes gens
Elle ébauche l’apprentissage ;
Tout est dit,
On en rit :
Elle s’aigrit.
Quel dommage :
Elmire, il fallait être sage !


— Ah ! voilà une jolie chanson (s’écria le soldat) et je veux l’avoir par écrit ! — Si je savais écrire, je ferais