longtemps ! Que je suis malheureux ! Ah ! pourquoi suis-je immortel ?
Je n’y puis résister ; le cœur le plus farouche n’y tiendrait pas… Eh bien, mon frère, je cède à vos instances. (Elle lui ote son bandeau.)
O nature ! Je jouis donc encore une fois de tes charmes ! Comme ils s’embellissent à mon premier regard. Le second, je le dois à ma bienfaitrice… Mais quelle est belle ! Déesse charmante, je tombe à vos genoux ; recevez mon hommage… Je ne m’étonne plus, si vous obtenez celui de tous les mortels ! Vous êtes bien faite pour partager avec l’Amour l’empire de l’univers !
C’est à vous que je dois mes charmes ; la Folie ne plait que par l’Amour, jugez si je suis intéressée à ne pas vous quitter ?
Je vous aurais prise pour ma mère si je ne vous avais sue près de moi dans le moment où vous m’avez enlevé mon bandeau. Soyez plus, soyez toujours ma compagne ; mais laissez-moi des yeux pour contempler, pour admirer tant de charmes !
Voilà bien l’Amour ! Lui accorder une faveur c’est l’engager à en demander mille autres !… Mon frère, je ne saurais, le moment est passé.
Eh bien, ma chère compagne, vous ne vous plaindrez pas de moi ; accordez-moi cette grâce pour ce jour seulement, je borne là tous mes désirs… C’est être bien modéré !