Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/119

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quand Restif raconte la mort de Zéphyre[1]. Il trouve alors la note juste.

N’oublions point de signaler, parmi ses bizarreries, l’invention du fameux Calendrier où il « commémore », chaque jour, une ou plusieurs femmes. Toutes n’ont pas été ses maîtresses. Pour y figurer, il suffit de l’avoir aimé, et « l’état le plus vil n’en exclut pas[2] ». Ce Calendrier sert aussi aux « exécrations ». Les femmes avec lesquelles il a dû se marier sont considérées comme épouses. Agnès Lebègue figure dans ses « Commémorations », comme mère de ses filles. Elles comprennent différents degrés de douleur : les larmes ou les sanglots, les gémissements ou les cris. Ces anniversaires, il allait les célébrer sur son île, et baiser les dates[3].

Jamais la religion du moi n’a été plus loin.


VI

SES IDÉES POLITIQUES, RELIGIEUSES ET SOCIALES.

Presque toutes les questions intéressantes pour l’humanité ont été abordées par Restif. Sciences naturelles et sociales, philosophie, législation, politique, religion, art, philologie, il a touché à tout ; sur tout il a formulé son opinion, proposé des réformes.

  1. Monsieur Nicolas, t. VIII, pp. 52-62
  2. Calendrier, p. 297.
  3. Nuits de Paris, t. XVI, p. 402