Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/155

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visa voluit. (Je l’ai vue un instant de plus de l’autre côté de la rue, parce qu’elle l’a voulu !)

22. Nous revoici à la date du 2 février ; je venais de revoir Sara (Elise), parce qu’elle venait chés sa mère tous les jours de fête : je sentis un besoin de revoir ma date, pour exhaler mes tendres sentiments. Après avoir revu l’ancienne sur[1]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Et, lorsque j’en demandai la raison à la demoiselle, sa réponse fut que M. Saugrains[2] avait été amoureus de la mère Debée, ce qui me parut plausible.

31. 18 f. Sara consolata. Ce fut le dimanche de la Sexagésime, 18 février, que Sara me dit, contre sa mère, les horreurs[3] que j’ai rapportées dans la Dernière avanture d’un homme de quarante-cinq ans. Je la consolai ; je promis de lui servir de père, et que, puisque ma véritable fille se mariait malgré moi, elle la remplacerait dans mon cœur. J’écrivis donc, sur la pierre : Sara consolata.

  1. Un feuillet manque.
  2. Voir la note suivante.
  3. Voici le résumé de ces horreurs : Madame Debée emmenait sa fille, presque enfant, promener dans Paris, en lui disant : « Allons, Sara, viens voir si nous ne pourrons pas faire un homme ! » En plein été, elle l’enfermait dans un grenier avec du pain et de l’eau. Elle la prostitua à un robin qui, par pitié, voulut se l’attacher uniquement ; madame Debée lui défendit de le revoir. Leurs rendez-vous secrets ayant été surpris, Sara fut mise au couvent trois mois, puis conduite au Palais-Royal, où sa mère la livra, de force, à un autre galant. Puis, la voyant rebelle à ses intentions, elle la plaça en apprentissage chez une dame Haï (Amé) et tenta de nouveau, mais sans succès, de la livrer à M. Legrainier (Saugrain). C’est alors que Sara connut un hôte de sa mère, nommé Delarbre. (Voir le § 96.)