Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/174

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Sara. J’entrais, je sortais, en fermant les portes de manière à les briser. J’alai, dans l’intervalle, à l’île Saint-Louis, écrire ma date. De retour, j’entrai ; je payai deux termes, c’est-à-dire jusqu’en Octobre : c’était afin de pouvoir déménager quand je voudrais. J’eus ensuite une violente querelle avec Sara, dans laquelle je m’emportai contre elle avec un accès de rage, qui ala jusqu’à lever la main sur elle[1]. Je la vis trembler ; mais sa mère, comme toutes les catins, était charmée de la scène, qui lui donnait du relief. Elle fesait encore un rôle dans le monde : aussi ne me voulut-elle aucun mal de toutes les horreurs que je dis à sa fille. C’est une belle science que celle des mœurs des différents états ! Qui la posséderait parfaitement se conduirait souvent avec invraisemblance, mais toujours sagement.

87. 21 jun. Proficiscitur ad Lavalette ; octave Fête-Dieu. (Elle est partie pour aler chés Lavalette ; octave Fête-Dieu.) Elle revint le même soir, avec sa mère, quoique je ne l’attendisse pas. J’interceptai une lettre du rival, que j’interprétai mal à la mère.

88. vendr. 22 jun. Manè quœrela maxima. Reconciliatio sero. (Vendredi 22, le matin, grande querelle ; le soir, réconciliacion.) Je m’emportai de la manière la plus terrible ; et

  1. Voir Monsieur Nicolas : Cette explication avec les Debée est mentionnée à une date précédente. Après la querelle, Nicolas fait à Sara des propositions qu’elle accueille. Il lui demande son amitié, à défaut d’amour : « Ma chère Sara, dis-moi, non que tu m’aimes, mais que tu m’as aimé !…
    « — Je l’ai cru, répond-elle. »