Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/173

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fixée à 12 francs[1] par la mère, pour avoir ma part de la persone de Sara. J’ai dîné avec la mère et la fille.) Ce jour-là, je m’attendris en dînant, et je versai des larmes qui parurent toucher la mère : mais la fille, si sensible pour moi, six mois auparavant, qui avait répandu tant de larmes dans mon sein, la fille parut insensible, ce qui lui attira un reproche de sa mère, qui lui dit à l’oreille, dans un moment où j’alais chercher une nouvelle bouteille : « J’adorerais cet homme-là ! »

Il faut dire, aussi, que Lavalette, espion, intriguant, commençait à épouvanter cette femme ; elle ne le voyait plus que par crainte. Sara, au contraire, jusqu’à ce moment tourmentée par sa mère, était charmée d’avoir un homme qu’elle croyait capable de la soustraire à son autorité.

85. 18 jun. Abit rivalis, sine. (Mon rival était venu la chercher, et s’en est alé sans elle.) La Debée mère nous jouait : elle feignait d’être pour moi, parce qu’elle voyait sa fille pour Lavalette[2].

86. 19 jun. Adest rivalis. Quœrela sero. (Mon rival y est ; grande querelle le soir.) Je ne devais pas être trop à mon aise, amoureus et jalous, pendant que mon rival jouait avec

  1. Détail absent dans Monsieur Nicolas.
  2. Voir Monsieur Nicolas : furieuse d’être empêchée par sa mère de partir avec Lamontette, Sara demande à M. Nicolas de lui chercher du travail. Il en parle à plusieurs personnes. Le lendemain, il apprend qu’elle doit retourner chez son rival. L’indignation s’empare de lui. Il cherche à remplir son cœur de la haine de Sara, court chez les demoiselles Amei, dans l’espoir de les entendre décrier leur ancienne ouvrière ; elles font son éloge.