vrier matin : ce fut alors que ce malhonnête
homme me raconta, dans les termes les plus
grossiers, tout ce qui s’était passé entre lui et
Sara ; comme il en avait joui dès les premiers
jours de leur connaissance ; comme sa mère la
lui avait livrée ; comme Sara lui avait, ensuite,
donné rendévous dans la chambre que je
payais, après que la mère, qui ne voyait rien
à tirer d’un aigre-fin, l’eut engagé à discon-
tinuer ses visites. Il me montra ses lettres et
voulut me les lire, ce que je refusai. Je quittai
ce misérable avec indignacion.
Mais, ce qui montre combien Sara et sa
mère étaient coupables, c’est que, leur ayant
dit, à mon retour, une partie de ce que Lavalette avait conté contre elles, je les entendis,
avec surprise, jeter les hauts cris, se désespérer,
s’accuser réciproquement. Elles craignaient, il
faut le dire, elles craignaient l’Hôpital, dont
la mère Debée avait été menacée plus d’une
fois, et comme femme du monde, et comme
prêteuse sur gage, et comme maquerelle de
ses filles, car elle en avait eu deux.
J’avais commencé la Dernière avanture au 22
janvier ; je la repris alors, résolu de terminer
cet ouvrage, et de l’imprimer le plutôt possible, pour être util à mes semblables[1].
153. 10 f. Video Sara desperatam. (Sara désespérée.) 11 feb. Video sero. (Je la vois le soir.)
154. 12 f. Journal Nanci. C’est l’infâme extrait
du vil Therrin dont il est ici question ; voyez-
le à la fin du xviiie c volume des Contemporaines[2].
Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/193
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