Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/22

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Grimm, plein de dédain pour l’auteur du Pornographe, dont il avait oublié jusqu’au nom, a fini par lui faire amende honorable, quand « cet original » devint un homme célèbre. Il lui appliqua, alors, non sans justesse, le vers d’Horace :

Cum flueret lutulentus, erat quod tollere velles

.

Un certain nombre de critiques contemporains qui n’ont point de paroles assez amères pour en accabler Restif et les malavisés qui s’occupent de lui penseraient comme Grimm, s’ils se donnaient la peine de le lire, et de le lire sans parti pris. Ils cesseraient de le traiter, à priori, d’« écrivain cynique, dénué de toute espèce de talent », et de le renvoyer « à ses lecteurs ordinaires ».

La critique littéraire du milieu de ce siècle fut moins sévère, parce qu’elle apprécia sans subir l’influence de certains milieux. Le Rousseau du ruisseau, comme on l’appelait encore, fut relu à tête reposée. Des écrivains estimés firent revivre son nom dans des études spéciales. Le premier fut Gérard de Nerval[1]. Vinrent ensuite Charles Monselet[2], Paul Lacroix[3], Jules Assézat[4], Jules Soury[5].

  1. V. ses articles sur Les Confidences de Nicolas, dans la Revue des Deux Mondes de 1850. Ils ont été réimprimés dans Les Illuminés ou les Précurseurs du socialisme (1852).
  2. V. Restif de la Bretonne, sa vie et ses amours (1854).
  3. V. Bibliographie et iconographie de Restif de la Bretonne (1875).
  4. Introductions des extraits des Contemporaines mêlées, des Contemporaines graduées, des Contemporaines du commun (1875-76).
  5. Étude publiée dans le Temps et reproduite dans les Portraits du dix-huitième siècle (1879).