Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/24

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les objets d’éditions nouvelles. L’an dernier encore, un journal quotidien donnait en feuilletons une adaptation du Paysan-Paysanne[1].

Toutefois, ces réimpressions ne semblent pas devoir rendre à Restif la grande popularité qui fit, jadis, contrefaire les Contemporaines en Allemagne. Le goût du gros public est ailleurs, visiblement. Mais notre auteur n’en intéresse que davantage et il intéressera toujours les lecteurs d’ordre plus relevé, qui recherchent les documents humains, comme on les appelle avec justesse, et qui demandent exclusivement aux livres le tableau fidèle de leurs temps. Pour ceux-là, le roman devient, en quelque sorte, un complément vécu de la science ethnographique. La tendance a des côtés sérieux qui ne lui font pas redouter les caprices de la mode, et l’étude de mœurs sincère tend de plus en plus à prendre place dans les varia de l’histoire.

C’est, à nos yeux, ce qui a tiré et ce qui tirera toujours Restif de l’oubli.


II
RESTIF DE 1734 A 1788.


La vie de Restif est très connue. Nous nous bornerons à la résumer jusqu’à l’époque où finissent Mes Inscripcions.

  1. Elle a paru dans le Gil Blas, puis en volume (1888), par les soins de M. Maurice Talmeyr. Il serait à souhaiter qu’on entreprît un travail du même genre pour les Nuits de