Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/370

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tant de l’imprimerie où j’ai porté le reste de ma nouvelle à refaire. Quel homme ! Il n’entend rien ; il n’a que la fureur de décider et de donner du sien. Je suis aussi fâché contre lui, que contre le fourbe Pichon. Dans quel trouble je suis ! Voir un homme aussi borné que mon arbitre m’exposer, par sotise et par incapacité, aux vues tortueuses d’un scélérat ! J’ai été, le soir, chés M. de Préval, puis chés M. de Rosières, auquel je me suis plaint de Toustain.

808. 15 aug. Mal dormi ; rêvé mal, le matin, de ma femme. La 2de M xix volume. Mis à la poste ma lettre pour M. Senac de Meilhan ; écrit paisiblement à Legrand sur ce qu’on m’a dit, hier, chés de Préval, et j’ai fait le récit de l’avanture du Jardin du Roi. Porté ma lettre ; passé chés Dumont, absent pour le moment ; chés Bralle, absent ; Mme et M. Marchand, et la grosse dame qui était avec la Braque[1], ont voulu me retenir à dîner ; je me suis enfui, et je dîne autour de l’Ile, avec une demi-livre de groseille. Je n’ai pu retrouver la date de l’an passé, 15 aug. 5. Hic hodie ambulat pulchra puella Froment : elle est effacée. Des poliçons, récemment, ont effacé toutes mes dates apparentes : qui est-ce ? Augé, peut-être ? Par le temps de retour, je lis 2de O xxi volume qui, comme la précédente, contient les lettres qui me furent écrites, et que j’imprime pour confondre mes ennemis[2]. Je suis triste et seul ; Marianne n’est

  1. Brack, censeur royal.
  2. Il les a, en effet, publiées dans la seconde édition des