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MEMENTO


Nous avons, dans ce qui précède, fait allusion à un manuscrit trouvé par M. Frantz Funck-Brentano, dans les Archives de la Bastille ; nous l’avons appelé le Memento de Restif. C’est un petit volume in-24 de 142 feuillets inégaux, grossièrement rattachés, par une corde, à une couverture de veau marbré. L’écriture est encore plus mauvaise, s’il est possible, que celle de Mes Inscripcions.

Uniquement relatif à ses ouvrages, ce Memento renferme des pensées, des réflexions, des vers galants, des extraits de l’Année littéraire, de Zaïre, des idées pour Le pied de Fanchette, Les Nuits de Paris, Monsieur Nicolas, la Physique, Le Glossographe, etc. En dehors de ces notes souvent biffées, voici ce qui peut être signalé :


Folio 35. — Une lettre à Mlle  Londo. (Voir cette lettre à la note 2 de la page 193.)

Folio 36. — Un passage destiné au Compère Nicolas : « La nature m’avait tout donné : sensibilité extrême, amour du travail, mépris pour les choses futiles, tempérament de fer et de feu, philosophie qui me mettait au-dessus de tout, étant malade comme les animaux, c’est-à-dire n’ayant que mon mal et non les inquiétudes. Sensible au plaisir, insensible à la crainte de la mort. L’exemple de la vertu fortifia ces heureuses disposicions physiques. Mais, hélas ! que mon histoire sera différente de celle de mon père ! »

Folio 46. — « Bernardin est un enfant superstitieux qui se mutine contre la vérité, Robbé étant un enthousiaste : ignorans, gens du monde. Quel siècle où un pareil livre[1] a trois éditions ! La morale est profanée avec les erreurs barbares de physique, qui la feraient révoquer en doute, s’il était possible. »

  1. Les Études de la Nature, par Bernardin de Saint-Pierre. Elles eurent trois éditions, de 1784 à 1790.