Aller au contenu

Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La mémoire de Restif était unique : il lui suffisait, dit-il, de lire un volume une fois pour le réciter par cœur.

Parangon, qui le détestait comme homme, ne pouvait se passer de lui comme prote, tant son travail était remarquable.

L’esprit de Rivarol, le talent de Jean-Jacques, les découvertes des plus grands savants sont distancés : « Il est singulier, écrit-il dans les Nuits de Paris, que j’aie deviné ce que vient de découvrir l’illustre Herschell, que les soleils se déplacent et marchent dans une orbite immense, autour d’un centre universel. »

Voici encore un bout d’éloge introduit dans Ingénue Saxancour. C’est Félicité Mesnager qui parle : « Hâ ! si vous saviez comme il (Restif) est séduisant ! C’est un de ces hommes qui n’ont pas besoin de jeunesse pour se faire aimer. Ses distractions mêmes et son air préoccupé ont un charme, parce qu’on sent trop que ce n’est pas affectation. Il ne dit pas un mot qui ne soit l’expression d’un sentiment. S’il fait un compliment, il est délicat et persuasif ; il vous détaille vos charmes et vous perfectionne de manière à faire aimer l’homme qui doit les pénétrer si bien et en deviner tout le prix[1]. »

  1. Ingénue Saxancour, t. III, p. 126.
    Aussi est-on surpris de voir parfois cet ennemi de la critique se critiquer lui-même. Dans un Dialogue entre un médecin et l’éditeur des Contemporaines (t. XXX ; ce dialogue n’est peut-être pas de Restif, mais il le publie, de même qu’il publie souvent d’autres pièces qui n’ont rien de flatteur pour ses ouvrages), il donne la liste de