Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/96

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Il faut reconnaître que les femmes étaient le but suprême de son existence, son unique passion. Car il n’était ni ambitieux, ni avare, ni joueur, ni buveur, ni gourmand : « Les femmes, dit-il, furent toujours, pour moi, le feu, l’air et l’eau. » C’est à cause d’elles qu’il prit le goût du travail. Il avait besoin d’aimer et d’être aimé. Si douce que fût, pour lui, l’amitié d’un homme, il lui manquait toujours quelque chose, son cœur sentait un vide insupportable tant qu’une affection féminine n’y avait pris place : « L’amitié de Loiseau était l’unique appui qui me fût resté, mais mon cœur était conformé de façon qu’il me fallait absolument l’amour ou l’amitié d’une femme pour le remplir d’une manière agréable. Sans les femmes, j’étais un être nul, sans vigueur, sans énergie, sans activité, sans âme enfin. C’est pourquoi j’ai couru toute ma vie, sinon après l’amour, du moins après l’amitié d’une femme qui me plût, et mon malheur a été de m’être presque toujours trompé dans ce choix, ou de n’avoir pas réussi. »

C’est aussi pourquoi nous le voyons, à quarante-cinq ans et plus, ressentir toutes les angoisses de la jalousie[1], grimper, en véritable étudiant, derrière la voiture de sa maîtresse,


    ses meilleures nouvelles, mais il avoue que « les 70-71 sont un peu vides… les 81-83 manquent de vraisemblance… les 97 et 98 sont peu intéressantes et manquent également d’art et de naturel… » Dans la Revue des ouvrages, il déclare que les Nouveaux mémoires d’un homme de qualité sont une des plus médiocres productions de l’auteur.

  1. V. Mes Inscriptions, §§ 68 et 69, pp. 26 et 27.