Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/106

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du tempérament, car elle ne s’était jamais branlée.

Le dimanche, à une heure, elle alla pour la dernière fois chez son amie. Avant de partir, elle me présenta son joli pied à baiser, et me livra sans bégueulerie le poil de son conin. Je la conduisis jusqu’à la porte, promettant de la revenir prendre avant cinq heures, ce qui la fit rougir ; mais j’observai qu’en montant, me croyant parti, elle souriait.

Je fus exact. En la ramenant, je la fis marcher devant moi, m’apercevant qu’elle était observée par un homme, que je pris pour un des payeurs de Vitnègre. Mais il ne pouvait reconnaître que son joli tour de cul et sa marche provocante, tant elle était encaléchée. J’observais l’inconnu. Je demandai à ma fille si c’était celui-ci qu’elle préférait ? « Oui » me dit-elle. Alors je la nommai distinctement ma fille. Et l’homme s’éloigna.

J’avais averti Traitdamour. Il avait une clef de mon magasin, et nous l’y trouvâmes. Je le crus seul, malgré la recommandation que je lui avais faite de m’amener quatre acteurs des deux sexes. Je lui dis en riant que je bandais, et que je voulais enconner. « Quoi ! dit Conquette, est-ce que vous allez faire tous deux comme l’autre fois ? Je ne suis pas disposée, je vous en avertis. — Nous vous disposerons, ma belle, lui dit ironiquement Traitdamour, qui la crut ma putain. Voyez-moi ce vit-là ! (Et il lui en montre