Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/160

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toujours pucelle ! » me dit-il. Et pourtant, m’écriai-je, mon vilain oncle, avec son gros membre, m’a hier violée trois fois ! — Trois fois ! reprit mon père, quel conichonnet as-tu donc ? On pourra vendre mille fois ton pucelage !… Il faut que je te refoute. » Et il me refoutit…

Tandis que je me rinçais le con avec de l’eau tiède, mon père s’était mis à la fenêtre, et causait avec un jeune procureur, son voisin, gros et beau garçon de trente ans. Le con lavé, j’allai regarder, en soulevant le rideau. Mais le jeune procureur m’ayant aperçue, je me retirai. « Quelle est donc cette céleste personne ? » demanda-t-il. Mon père ne répondit que par un geste qui, je crois, signifiait que j’étais sa maîtresse. Ils gesticulèrent encore. Puis le procureur disparut. Mon père me dit aussitôt : « Veux-tu que ce bel homme te le mette, en payant ? — Oh ! Oh ! mon père ! — Appelle-moi monsieur, devant lui !… » On frappa. Mon père ouvrit, et j’entendis qu’il disait tout bas au jeune homme : « Apportez-vous les cinquante louis ? — Les voilà. — Mademoiselle, me dit alors mon père, vous savez que je vous aime pour vous-même. Voici un bel homme de mes amis, qui veut vous faire un présent ; je sors, témoignez-lui votre reconnaissance. » Mon père se cacha, et le procureur le crut sorti.

« As-tu été foutue aujourd’hui ? » me dit-il, en venant pour me prendre les tétons. Je le régalai d’un soufflet. « Apprenez que je suis ici chez mon père. —