Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/183

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la vaut, ce sont deux conins impayables ! » Il acheva de me foutre cinq fois, sans déconner. Je puis me rendre le témoignage que je déchargeai, à chaque assaut, plutôt deux et trois fois qu’une. Aussi Fysitère en était-il émerveillé et me nommait-il la seule fouteuse digne de lui. Mon père lui dit alors : « Ce ne sera pas encore assez de ma cadette. Mais j’ai votre affaire. Il me reste une nièce religieuse, qui a des vapeurs hystériques, je vous la donnerai pour reposer mes filles. — Je leur ferai à toutes trois douze mille francs de rente, répondit le basané. Amenez-les moi chaque soir, demain excepté, que j’ai à fourgonner une grande blonde, qui a ouï parler de moi et qui veut en tâter. » Il s’en alla.

Cette scène changea tous nos projets. Je dormis jusqu’à midi, qu’on m’habilla. Je fus mariée à une heure. La noce fut gaie. Ma sœur y était, ainsi que ma cousine la carmélite hystérique, mon père ayant trouvé le secret de l’avoir, au moyen d’une permission de prendre les eaux qu’il sollicitait depuis longtemps. J’eus réellement pitié du conichon de ma sœur Doucette, et je résolus de le voir