Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/231

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On la posa sur le Fronsac, et si je n’en avais empêché, on lui faisait une histoire, au lieu d’écouter la mienne. Lorsque tout fut tranquille, je commençai :

Je m’étais mis en pension chez la belle-mère de Traitdamour, blanchisseuse rue d’Ablon, pendant que ma femme courait la province avec un galant, le même qui la foutait avec tant de passion, qu’il se mettait dans sa chemise, pour la palper et l’enconner mieux. Traitdamour m’apportait à dîner les jours ouvrables, mais j’allais dîner à la maison de la bonne mère Wallon les dimanches et fêtes. Un jour, que nous y allions ensemble, il me pria de montrer à écrire à sa petite sœur. Je le voulus bien. En montrant à Minonne, j’avais souvent sous les yeux ses tétons naissants, blancs comme lys…

[« Faites entrer mon mari, je suis bien aise qu’il ait sa part de cette histoire-là ! » interrompit la Brideconin. Aussitôt Traitdamour, sur un signe de mes yeux, l’alla chercher, tandis que sur un autre signe, Brisemotte et Cordaboyau prirent, l’un la motte, l’autre les tétons de la dame. Elle était ainsi rayonnante, entre deux mâles, quand son mari parut. Brideconin fut d’abord ébaubi, puis il n’en fit ni une, ni deux, il alla s’emparer du