Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

n’en puis plus ! Je ne te cacherai pas, ma délicieuse amie, qu’outre ma passion pour toi, qui est inexprimable comme ta beauté, j’ai un excitatif puissant : c’est de faire cocu Vitnègre. Je voudrais, s’il était possible sans triturer tes charmes divins, que toute la terre te passât sur le con, pour qu’il fût le cornard universel !… Viens me donner le bonheur ! » Et je l’emportais, quand nous entendîmes tourner la clef. Je me cachai aussitôt dans le cabinet obscur.

C’était Vitnègre qui rentrait avec un jeune homme. Nous entendîmes clairement qu’il lui disait avant d’entrer : « Tu as le vit comme il faut : c’est ce qui me fait te donner pour six bougres de louis un pucelage qui en vaut mille. Il est essentiel que je te surprenne et veuille la tuer. Tu me supplieras, et je n’accorderai sa grâce qu’autant qu’elle te secondera, pour l’enconner. Mes gros vits s’ennuient de ne pouvoir la foutre ou l’enculer. Ils me paient une grosse pension. Aussi, je la nourris bien, et tu vois comme elle est mise. Tu me l’enconneras d’abord : c’est le plus pressé. Demain, tu l’enculeras. Sache que son mari l’adore ; s’il la rudoie, c’est pour la rendre souple à toutes ses volontés. Elle me vaut trente mille francs, en trois mois de mariage. Entrons : elle va te ravir, mais point de pitié ! »