Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/62

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en leur ôtant une fausse délicatesse, et découvrir une chose admirable, qu’on ne verra qu’à la fin. La route que je vais prendre, pour former ces deux belles et leurs compagnes, étonnera d’abord, mais en toutes choses il faut attendre le dernier résultat…

Reprenons ce charmant récit, en faisant précéder quelques fouteries préparatoires, qui amèneront les grandes. Mais il n’y aura plus dans le reste de l’ouvrage aucune horreur qui ressemble à celle du moine Foutamort. Les horreurs à la Sade sont aisées à présenter ; c’est la peinture de la douce volupté qui est le chef-d’œuvre du génie !

La première visite que reçut Conquette, le lendemain, jour de son enterrement, et à la même heure, fut celle de Timori. Il la trouva chez ses hôtes. Il venait lui raconter comment, après être morte la nuit précédente, elle venait d’être enterrée. Mais il ne pouvait parler devant le monde. Or, j’avais dans cette même maison, à quelques marches au-dessous, mais sur le derrière, un petit magasin, où je cachais chaque numéro de mes Annales que supprimait le gouvernement d’alors. Ma fille y devait faire mettre son lit, le soir même ; il y aurait sans doute été déjà, mais elle ne faisait que de se lever. J’y avais placé, pour mon usage, celui de mon secrétaire, de sa sœur, de sa maîtresse et de sa belle-mère, un foutoir commode, dans le ventre duquel on pouvait