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ses côtés superficiels, se laissent séduire par ses aspects les plus saillants et les plus colorés. On s’éprit de ces troubadours, de ces rossignols, qui chantent la vaillance et l’amour passionné des chevaliers bardés de fer, la foi naïve et mystique enclose dans les cloîtres blancs et tranquilles. Et l’on aima ces puissantes cathédrales gothiques, vastes et ténébreuses, entourées de cimetières, où pendant les nuits éclairées d’un triste rayon de lune, les sorciers et les esprits célébraient leurs cérémonies macabres. Les revenants et les spectres sont devenus une hantise, la magie et les sciences occultes ont fourni une matière neuve et passionnante.

Nous sommes en plein pays fantastique. Et la terreur et la superstition deviennent maintenant « une source inépuisable des effets poétiques » (i) où peut s’exercer l’imagination des artistes.

Si quelques-uns seulement ont été touchés par l’élévation sublime de l’àme du moyen âge, tous, (i) M œ * de Staël. De l’Allemagne, 2 e part., chap. XIV.