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Nodier est presque oublié aujourd’hui, il avait été admiré peut-être à l’excès par quelques-uns de ses contemporains trop zélés (i). Quoi qu’il en soit, son importance fut très grande, a Chez aucun des romantiques français le fantastique n’a la naïveté, l’originalité, la fraîcheur, la poésie qu’il a chez Nodier » (2) et, par cette grâce, il a remis à sa juste place, le conte fantastique. Il a montré et introduit le premier les nouvelles anglaises de ce genre, c’est lui enfin qui, par La Sœur Bèatrix et sa préface, a introduit la légende dans la littérature moderne.

Mais son influence ne se limite pas à son œuvre : il était l’ami de tous, ou de presque tous les littérateurs de son époque ; dans le Salon de l’Arsenal tout le monde artistique se réunissait et l’é- (1) Francis Wey, son grand ami, disait, paraît-il, comme nous le rapporte M. A. Theurict (Francis Wey et Charles Nodier, Causerie. Besançon, 1907, p. /») : « C’est lui qui nous a tous faits, depuis Victor Hugo jusqu’à moi et tous nos congénères. C’est l’esprit le plus fin et le plus pénétrant que nous avons eu peut-être en France depuis Voltaire. On ne saura jamais ce que nous devons à cet écrivain réformateur de nos vieilles routines littéraires». (3) G. Brandès, op. cit., p. l.