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Page:Retour de la domination espagnole à Cambrai – Siège de 1595 par le Comte de Fuentes.djvu/10

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Folie vinrent camper à Niergnies, et commencèrent à l’instant même à y bâtir un fort ; ceux qui étaient près de La Folie en élevèrent un autre en plein marais, près de Prémy.

Le dimanche 20 août, sur les quatre heures après-midi, deux escadrons s’approchèrent de la ville ; c’était l’occasion d’une belle escarmouche, car 500 chevaux étaient préparés à la porte Cantimpré pour faire une sortie ; mais les Français restèrent derrière les murs, tandis qu’il leur était facile de prendre les escadrons ennemis qui s’étaient aventurés sans espoir d’être secourus ; les bourgeois n’eurent pas fort bonne opinion des troupes du duc de Rhetelois, et le dirent hautement. Le même jour au soir, quelques soldats qui étaient au ravelin de St-Sépulchre mirent le feu à plusieurs maisons de ce faubourg, 20 ou 21 furent brûlées. Un bruit courait sur les remparts que ceux du camp avaient causé ce désastre, mais c’était par ordre de Balagny que le feu avait été mis.

Le lundi furent défaites et ruinées toutes les maisons des autres faubourgs, on coupa tous les arbres fruitiers et autres, avec lesquels on fit des fascines pour fortifier la ville.

Le même jour, plusieurs gens de chevaux et de pied partirent encore du camp de La Folie et s’acheminèrent vers Sainte-Olle, distante de la ville d’un quart de lieue ; il leur fut amené plus de deux cents charretées de fascines venant du bois de Bourlon. Ils commencèrent aussitôt un fort ayant son regard et front devant le ravelin de Canlimpré. Ceux du camp commencèrent le même soir à tirer à grands coups de mousquet et d’arquebuse sur ceux du rempart, qui leur répondaient avec vigueur. Cependant on ne fit point d’alarme, parce qu’on avait défendu de sonner aucune cloche ni même le tocsin, ce qui faisait penser que Balagny se défiait des bourgeois.