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Page:Retour de la domination espagnole à Cambrai – Siège de 1595 par le Comte de Fuentes.djvu/34

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quoi fut juré et promis par tous ceux présens que cette entreprise serait consignée dans un écrit, que chacun s’engagerait de gagner des conjurés et les autres compagnies, et qu’ils se tiendraient prêts à marcher à la première réquisition qui leur serait faite, lorsque l’occasion de mettre leur projet à exécution se présenterait. Cette convention était faite et signée, elle se serait effectuée le lundi si Normand eut patienté encore deux heures, comme on verra ci-après.

Reprenons la suite du siège. Le jeudi 28 septembre, pendant la nuit, le colonel La Bourlotte[1] avec ses gens descendirent dans les fossés ; ils prirent de vive-force une casemate de bois près de la porte du Mal. Les Français se voyant chargés furieusement entre les deux piliers du fond, abandonnèrent la casemate, quoiqu’il fut facile de s’y soutenir et de la garder, le canon ne pouvant pas l’entamer. Cet exploit du colonel Bourlotte fut très avantageux à ceux du camp, et préjudiciable à ceux de la ville, car par ce moyen l’ennemi se rendit maître des fossés. On fit à cette occasion une chaude alarme qui fut de peu de durée, tant on craignait l’assemblée des bourgeois en armes ; elle n’eut d’autre résultat que de brûler quelques gabions en jetant des grenades.

Le vendredi, à la suite d’un conseil, on demanda aux bourgeois douze cents écus ; mais il était impossible de les trouver. Les sieurs de Vicq et de Nezi dirent qu’ils en attendaient six mille de St-Quentin et promirent de rendre aux bourgeois leur argent aussitôt que ce secours serait venu ; mais les bourgeois ne trouvèrent aucune apparence

  1. Ce colonel au service d’Espagne, était un homme habile, et chef de l’artillerie, il était chargé de conduire les travaux du siège ; c’est à sa persévérance que Fuentes dût son succès.