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Page:Retour de la domination espagnole à Cambrai – Siège de 1595 par le Comte de Fuentes.djvu/37

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et ne rien craindre, puisque leurs têtes étaient encore sur leurs épaules, qu’il ne croyait pas à l’arrivée du prétendu secours, parce que ceux du camp veillaient de trop près et fermaient si bien les passages qu’il était impossible qu’un secours put entrer en ville, et que sans ce secours Balagny n’oserait attenter sur leurs personnes, d’autant plus que sur la résistance qu’ils feraient, le peuple prendrait les armes en leur faveur, et que Dieu leur serait en aide, attendu qu’ils ne voulaient tuer ni meurtrier personne, ni dérober ; mais désiraient seulement en venir à un accommodement avec sa Majesté Catholique, et se réconcilier avec Monseigneur le Révérendissime, leur prince naturel. Ce discours ayant rassuré et encouragé les auditeurs, il fut résolu et arrêté entre eux que le lendemain de grand matin, on exciterait le peuple à prendre les armes, ce qui serait promptement exécuté dès qu’on lui nommerait un chef, et que Leofre se déclarerait ouvertement et avec hardiesse chef et capitaine des bourgeois contre Balagny et ses suppôts, qui n’étaient nullement à craindre, puisque notre secours était à notre porte, que le capitaine Quelleries avec sa compagnie et les quatre autres plus proches de la porte de Cantimpré s’empareraient de cette dite porte et de tout ce quartier, qu’ils tiendraient la porte ouverte, tandis que les autres compagnies se rendraient sur le Marché. Après cette bonne résolution chacun se retira chez soi pour prier Dieu, afin que tout réussit selon leurs désirs.

Or, toutes ces choses ne pouvaient se faire qu’avec une grande difficulté ; Balagny avait établi une batterie pour empêcher que les bourgeois ne se puissent assembler en armes ; il avait défendu pour quelque chose que ce soit, de sonner le tocsin, ni la sence ; il avait mis les suisses armés,