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Page:Retour de la domination espagnole à Cambrai – Siège de 1595 par le Comte de Fuentes.djvu/38

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au nombre de 300, sur le marché avec trois compagnies de cavalerie française et deux compagnies walonnes, armées de leur cuirasse et de leur pique ; et depuis le premier lundi où les bourgeois avaient essayé de se soulever, il avait posé entre deux corps-de-garde de bourgeois un corps-de-garde de français, lesquels, lorsqu’ils voyaient quelques bourgeois monter sur le rempart, épiaient avec prestesse leurs démarches et leurs paroles, pour en rendre compte à Balagny, qui ne fit plus monter la garde qu’à 50 bourgeois à la fois, au lieu de la compagnie entière.

Mais le lundi 2 octobre, dès le matin, aussitôt que le peuple entendit le canon, il se hâta de prendre les armes de son propre mouvement ; les capitaines enchantés de cet élan populaire, entraînèrent tous ces hommes armés sur le marché, tandis que les compagnies désignées s’emparaient de la porte de Cantimpré. Le sieur Leofre se rendit au marché où était Balagny ; après avoir causé ensemble quelques instans, Leofre le quitta pour se réunir aux bourgeois, qui commençaient déjà à s’arranger en bataille avec leurs enseignes ; il se déclara chef et capitaine des Cambresiens, et qu’il vivrait ou mourrait avec eux. Cette déclaration étant annoncée dans les compagnies, excita le courage général ; en un instant plus de 800 bourgeois armés quittèrent leurs corps-de-garde pour venir sur le marché, avec la bonne volonté de se défendre et de bien frotter les français, si l’occasion s’en présentait. Les deux compagnies de cavalerie walonne, sous les ordres du capitaine Jacquet, vinrent se joindre aux bourgeois et se mirent en bataille derrière les 300 suisses, qui formaient un escadron entre la Chapelette et la rue de l’Arbre-d’Or, ils furent par ce moyen tenus en bride, ce qui rassura fort les bourgeois. En ces entrefaites, la dame de Balagny, se défiant