Aller au contenu

Page:Retour de la domination espagnole à Cambrai – Siège de 1595 par le Comte de Fuentes.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à leurs confrères les bourgeois tout ce qui aurait été convenu entre eux, afin qu’ils jugent si cet accord leur plaisait. Enfin Balagny se décida à se présenter au-dessus de la citadelle avec trois ou quatre gentilshommes pour communiquer avec les députés, sous la condition qu’ils iraient chercher deux ou trois autres bourgeois, une affaire de cette importance devant être traitée avec plus de deux personnes. Les gentilshommes de Balagny, pour donner plus de sécurité aux bourgeois, accompagnèrent les députés ; mais, lorsqu’en approchant du marché, ils virent les habitans de la ville porter l’écharpe rouge, et les entendirent crier vive le Roi d’Espagne, ils s’enfuirent vers la citadelle et rapportèrent ce qu’ils avaient vu à Balagny et à sa femme, qui faillit mourir de désespoir.

Après que le traité entre les bourgeois et son Ex. le comte de Fuentes, eut été signé, et que la batterie de la porte du Mal eut cessé de tirer, son excellence fit entrer dans la ville 8 à 900 hommes de diverses nations, pour soutenir les bourgeois et empêcher que les Français et leurs partisans ne se jetassent sur eux, et fissent quelqu’autre mal à la ville ; c’était surtout les soldats et les français huguenots qu’on redoutait ; ils avaient juré de mettre la ville à feu et à sang, et avaient abandonné la défense de la brêche pour réaliser leur dessein ; mais les compagnies bourgeoises jointes aux troupes étrangères, les refoulèrent jusques dans la citadelle, et son excellence donna de si bons ordres que chacun demeura paisible, sans rien attenter les uns sur les autres.

Cependant la gendarmerie française qui était logée en ville dans les maisons les plus près de la citadelle, commença à piller et à faire des actes d’hostilité, de quoi étant averti, Don Augustin fit avancer ses gens vers ce quartier, lesquels