Tirons, mort-Dieu, ils s’enfuyent. A ce ſpect acle
ne ſachãs les Huguenots des fauxbourgs que
croire, furent contrains qui à pied, qui à cheual,
qui botté, & qui ſans bottes & eſperons, laiſſ ans
tout ce qu’ils auoyent de plus precieux, s’enfuir
pour ſauuer leur vie, là où ils cuidoyẽt auoir lieu
de refuge plus aſſ euré. Ils ne furent pas partis que
les ſoldats, les Suyſſ es de la garde du Roy, & aucuns
des courtiſans, ſaccagerent leurs logis, tuans
tous ceux qu ils trouuerent de reſt e.
Encores vint-il bien à propos, que le duc de
Guyſe voulãt ſortir par la porte de Buſſ y, ſe trouua
auoir eſt é pris vne clef pour l’autre, ce qui dõna
tint plus de loiſir de monter à cheual aux pareſſ eux.
Et ne laiſſ erent pourtant d’eſt re
pourſuyuis par le duc de Guyſe, le duc d’Aumale, le
cheualier d’Angouleſme, & par pluſieurs gentils-
hommes tueurs, enuiron huict lieues loin de Paris,
le duc de Guyſe fut iuſques à Montfort, où il
s’arreſt a, & manda à ſainct Cegier & autres
gentils-hommes d’alentour, de ſon humeur & partiſans
ſiens, de faire en ſorte, que leſdict s ſeigneurs
& gentils-hommes qui ſe ſauuoyent de viſt eſſ e,
n’eſchappaſſ ent point : autant en enuoya-il dire à
ceux de Houdã & de Dreux. En ceſt e chaſſ e d’hõmes,
il y en eut quelques vns de bleſſ ez, & biẽ peu
ou point de tuez.
Les ducs de Guyſe & d’Aumale, quelque ſemblant
qu’ils fiſſ ent, s’y deporterẽt aſſ ez doucemẽt,
& comme ſi leur cholere fuſt appaiſee apres la
mort de l’Amiral : ils ſauuerent à beaucoup la vie,
meſmes en leur maiſon de Guyſe, où le ſeigneur
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