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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/131

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D I A L O G V EI.

des grans (d’où par Edic‍t ſolennel ta verité auoit eſ‍té bannie) les honneurs & les alliances.
Tu as vfé d’vn vray iugemẽt, en toutes les choſes que tu as fait venir ſur nous, nous liurant aux mains de nos ennemis, qui ſont ſans loy, & treſmeſchãs traiſ‍tres, & à vn Roy iniuſ‍te, & treſmauuais, par deſ‍ſus ceux de toute la terre. Nous ſommes liurez à mort pour l’amour de toy tous les iours, & ſommes eſ‍timez cõme brebis de la boucherie : Nous te prions que tu ne nous liures pas ainſi à touſiours. A cauſe de ton Nom, ne diſsipe point ton alliance, ne nous cõfonds point du tout mais fay-nous ſelon ta douceur, & ſelon la grandeur de ta miſericorde, afin que la ſemence des tiens que tu as reſeruez, croiſ‍ſe, vegete, & multiplie, en nombre, zele & vertu. Seigneur, tu t’es ſerui autrefois de l’inſ‍trument de perſecution, pour l’accroiſ‍ſement & augmẽtation de ton troupeau, qui venoit ſeulement de naiſ‍tre & s’aſ‍ſembler en Ieruſalem, lors que tu l’eſpardis par la Iudee & Samarie : fay, Seigneur, que le reſ‍te des tiens que tu as eſpars maintenant en regions lointaines & peregrines par ceſ‍te horrible diſsipation, continue touſiours en ton ſeruice, ſeruant d’exemple & edification aux nations qui les ont recueillis, & portans doucement l’exil : recognoiſ‍ſent que toute la terre t’appartient, qu’elle toute n’eſ‍t qu’vne ſeule cité, de laquelle l’hõme eſ‍t bourgeois paſ‍ſager, en quelque climat qu’il habite : ou pluſ‍toſ‍t Seigneur, donne leur de cognoiſ‍tre, que nous n’auons point icy de cité permanente, afin que cerchans la cité

à venir, ils perſeuerent en l’eſperãce de la vie bien

F.iii.